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Le dérapage des finances publiques

Le dérapage des finances publiques
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En septembre 2024, Bruno Lemaire nous apprend que les déficits des finances publiques ont une nouvelle fois de plus dérapé. Qui aurait pu le prévoir ? C’est une nouvelle fois près de 16 Mds d’euros qui creuse un déficit public à 6 % du PIB.

On se souvient de la Grèce à travers le PASOK et le maquillage des comptes publics qui avait propulsé la République Hellénique dans une spirale vers le bas où la paupérisation atteint des sommets. Un problème de déficit public important en était le cœur du problème et la Grèce ne pouvait plus emprunter sur les marchés financiers. Il vient dès lors une troïka assoiffée du sang des travailleurs pour créer un choc de la dette publique qui explosera par leurs ingénieuses maîtrises des comptes publics. Aujourd’hui, en pleine récession, ce n’est plus la Grèce qui est devenue un paradis fiscal et néolibéral où il fait bon de déposer du capital pour en tirer des dividendes, obligeant la population à la semaine de six jours.

La France, avec un déficit de 6,1 %, se targue d’être la championne de la dépense de l’aide aux grandes entreprises. Dans ce sens, la réduction du déficit public voulue par le bloc de droite et de l’extrême-centre se base notamment sur la baisse des dépenses publiques, mais jamais sur la baisse de l’aide aux actionnaires et la restructuration des niches fiscales. Dans ce sens, l’abstraction de mettre à contribution une partie de la population la plus aisée et d’augmenter les impôts, c’est-à-dire les recettes fiscales, conduira vers une récession d’une ampleur inégalée se traduisant par un chômage très important. La volonté de s’orienter vers l’État minimal dans le monde s’est toujours traduite dans le monde par une aspiration vers la récession.

Or, l’État minimal a trouvé un autre nom sous l’idée de Bruno Lemaire via l’idée de l’État protecteur. Il s’agit précisément d’un autre nom du néolibéralisme, à savoir l’intervention de l’État lorsque les marchés sont défaillants. Sous prétexte des dépenses publiques, dont une grande partie provient de l’aide aux entreprises (30% du budget actuel de l’État), sa volonté repose notamment sur la sauvegarde des services publics alors que ceux-ci n’ont jamais été autant maltraités, notamment dans le domaine de la santé depuis 2017. Dès lors, les aides aux entreprises n’ont pas à se pérenniser, mais dans les faits elles servent les grandes entreprises qui délocalisent lorsque le taux de profit n’est pas maximisé malgré les aides fiscales.

Les finances publiques reposent sur la nécessité d’arriver à une certaine soutenance de la dette publique. Je pense que l’idée majeure se retrouve dans les faits à réduire la dette publique par des moyens nécessaires, autant par une restructuration de cette dernière que par une idée de chercher une dette publique légitime et une autre totalement légitime puisqu’elle repose sur les cadeaux fiscaux d’une minorité contre l’intérêt public et général. Aujourd’hui, la théorie du ruissellement largement appliquée depuis 2017 de façon systémique et largement depuis 1983. Pourtant, elle n’a aucun effet sur la croissance, et l’idée que la baisse des recettes fiscales permet une hausse de celle-ci.

Le dérapage ne s’avère pas une nouveauté, mais s’enracine dans la stratégie de la “caisse vide”. Le déficit public, à travers le choix de la baisse des recettes fiscales, comme l’ISF tout comme la taxe d’habitation, relève nécessairement d’une certaine contradiction. Ce sont des dizaines de milliards de baisses de recettes qui manquent aujourd’hui. Endigué dans l’idée du refus de l’augmentation des impôts, puisque cela serait contraire au paradigme de la droite macroniste.

Pendant ce temps-là, nous attendons toujours un Premier ministre, et le président de la République n’a pas l’air très intéressant par la nomination de ce dernier, puisqu’il tarde dans le temps. Pourtant, l’idée se retrouve devant la création d’un budget soutenable en lien avec les difficultés que traversent les classes populaires et moyennes. En effet, il revient notamment sur l’idée que l’effort public repose sur les mêmes, dont les conséquences s’avèrent dramatiques. Le choix repose sur l’idée de rechercher une “super-austérité” pour les conservateurs et les néolibéraux. À aucun moment, il ne sera question d’une meilleure répartition de “l’effort public”. Cela revient sous la notion de l’équité.

Enfin, les finances publiques auront certainement des lendemains difficiles au vu de la situation démocratique où le “bloc conservateur” tente de s’allier avec l’extrême-droite dans le cadre de la formation d’un Premier ministre pour créer un gouvernement voulu par Emmanuel Macron. Le “front républicain” est décédé par cette compromission avec le parti de la division Charlemagne de la Waffen-SS.

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