Révolution et Libertés

Rosa Luxemburg – Les guerres sont des phénomènes barbares

Une république suspendue

Une république suspendue
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J’aurais tant aimé que pendant mon absence sur ce blog, les libéraux deviennent ouvertement démocrates. Le sens de la responsabilité pour un parti se réclamant de la République, dont le groupe parlementaire y incorpore le symbole de sa défense, c’est de se positionner dans l’axe républicain, mais le président maurrassien et pétainiste en a démontré sa totale antithèse.

Les Jeux olympiques permettent aux yeux du président de la République selon ses arguments de s’arroger de cet esprit lié à la constitution afin de théoriser l’idée d’un “gouvernement démissionnaire” de continuer de gérer la vie courante en prenant des décisions importantes sans tenir compte du Parlement. Or, s’il est démissionnaire, il y a de facto, c’est-à-dire d’une certaine manière de gérer le pays de façon unilatérale comme sous la monarchie absolue. Le problème réside au fond que nous ne sommes plus une monarchie, même regretter par Emmanuel Macron. En assistant à un changement de l’ordre constitutionnel et du manquement à des principes fondamentaux, on se rend bien compte que l’esprit républicain est l’adversaire ultime du groupe parlementaire “Ensemble Pour la République”. En effet, les députés-ministres s’inscrivent dans un concept où ils se sentent autant “députés” que “ministres”. Cela laisse planer le doute de la fin de la séparation des pouvoirs. En effet, la lecture légaliste sous couvert de la promotion d’un Etat légal au détriment de l’Etat de droit laisse un mauvais présage. Le pouvoir exécutif et législatif a été d’une certaine manière fusionnée. Si le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent pour juger l’élection de la conservatrice proche du Rassemblement National Yaël Braun-Pivet au perchoir du Palais Bourbon, on se doute que la dérive autoritaire ne pourra que se poursuivre.

Les matins, je prenais mon café tranquillement en n’ayant aucune confiance dans l’extrême-centre rallié souvent à l’extrême-droite. J’avais la fibre républicaine. Aujourd’hui, lorsque je prends mes trois tasses, je ressens un agacement de la part de ces personnes qui se prétendent républicaines, mais sont les pires adversaires de ce que nous combattons. En effet, sous le masque de la République, se cachent les pires idées autoritaires et séparatistes. Or, le recommencement de l’Histoire en France des événements ayant conduit à la prise du pouvoir par Adolf Hitler en 1933 interroge sur la culture historique et républicaine. Le maccarthysme fonctionnant à plein régime sous-entend une haine farouche de toutes les visions progressistes, mais préfèrent le rejet républicain comme un élément nécessaire à l’exécution de son programme. Des lois liberticides comme la loi sur le séparatisme ont été votées dans l’indifférence absolue. Aujourd’hui, ce séparatisme républicain se retrouve au perchoir de l’Assemblée nationale. Qui aurait encore confiance dans les institutions dans ce cadre précis ? Le populisme et le poujadisme s’avèrent un élément central de la vision promue par Emmanuel Macron. Les pays étrangers regardant l’état de la démocratie française y établissent une véritable critique de fond. Comment continuer à reconnaître Emmanuel Macron comme il se doit ? Le séparatisme ne s’inscrivait pas à protéger la République, mais à se positionner dans la défense d’un “camp du bien”.

Il ne suffit pas de se réclamer un jour “républicain” et de vomir sa haine tout au long de l’année contre la gauche et les valeurs d’écologie comme de progrès. Le président de la République a salué le parrain de la mafia et du crime organisé Argentin au nom de ses réformes sur les libertés économiques. Si chacun pouvait en être rassuré, l’extrême-droite n’était pas combattue, elle est même encouragée. Coïncidence ? Dans un pays où la famine se répand comme une traînée de poudre au nom d’un rééquilibrage et où le crime organisé est représenté par la présidence sous tutelle des valeurs du réseau américain Atlas. Qui aurait pu le prévoir ? Cela a pour ambition de démontrer les vraies valeurs d’un parti politique. Les Jeux olympiques dans la tradition du nazi de Coubertin auront démontré cet état d’esprit de la promotion du nationalisme par le sport. D’ailleurs, les alliés macronistes dans le vieux Lyon y pratiquent une activité courante : ratonnades et tentatives de meurtres raciales s’avèrent omniprésentes. D’une certaine manière, je me réjouis que la gauche soit arrivée en premier aux élections législatives anticipées, cela représente un revers de la médaille pour l’extrême-droite et ses alliés qui la prétendent combattre.

L’Histoire sera vraiment cruelle et ne retiendra pas grand-chose à propos d’Emmanuel Macron sauf sa volonté d’amener l’extrême-droite au pouvoir. Chacun sait très bien que l’ambition affichée. Dans ce sens, la gauche a sauvé et protéger la République là où les macronistes par soif de pouvoir ont peaufiné des calculs électoraux démoniaques. Mais la continuité constitutionnelle est censée être assurée par le président de la République qui au travers de sa stature fait exactement l’inverse de la Constitution, mais s’inscrit également à combattre la lecture républicaine. Peut-être que la gauche n’est pas parfaite à différents égars, mais elle a l’honneur d’avoir défendu la République. Maintenant, Lucie Castets dans l’esprit républicain et parlementaire doit être nommée première ministre.