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Rosa Luxemburg – Les guerres sont des phénomènes barbares

Le redressement des comptes publics

Le redressement des comptes publics
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Les comptes publics se retrouvent dans le rouge en lien avec le dérapage de la politique de l’offre, augmentant le déficit. La France est pointée du doigt par la Commission européenne à travers une procédure de déficit excessif.

La baisse des recettes fiscales

En s’attaquant à la question de la compétitivité par une baisse de la pression fiscale massive, cela a entraîné un “manque à gagner” pour l’État de sommes colossales qui n’ont pas été compensées par quelques moyens en question.

La baisse des prélèvements impacte les comptes publics

Une idée a spéculé sur le fait que les comptes publics allaient se redresser mécaniquement d’eux-mêmes par une hausse de l’investissement générant une baisse structurelle du chômage. Or, si le chômage a baissé jusqu’à 7 %, il s’agit en réalité d’une conjoncture favorable à l’époque. Pour qu’une politique puisse avoir des effets structurels, celle-ci doit se montrer supérieure à la conjoncture. Dans ce sens, nous voyons bien qu’après 7 années de macronisme et la politique sous la deuxième moitié du mandat de François Hollande, le chômage a baissé, mais qu’en raison de circonstances favorables. Pendant ce temps précis, le déficit s’est accru, car rien n’a été anticipé pour créer un budget contracyclique. Aujourd’hui, nous atteignons les 6 % de déficit public avec près de 160 Mds en termes de balance négative.

La baisse des recettes fiscales crée un trou dans le budget. Les Centristes et la droite se disent depuis des années être partisans d’une maîtrise des comptes publics, mais à chaque mandat, que ce soit sous Nicolas Sarkozy ou sous Emmanuel Macron : la dette publique et le déficit ont explosé. Les comptes publics ne se retrouvent pas dans un excédent primaire, mais pire, la dette prend son envol comme un oiseau dans le ciel. Le politique de l’offre pointe ses contradictions : elle est favorable aux marchés, mais vit uniquement à travers de la dette publique. Cette dernière n’apparaît pas comme une contradiction interne. Ainsi, la baisse des impôts et des taxes a provoqué une baisse des recettes fiscales. Qui aurait pu le prévoir ?

Une dépense publique desservant l’intérêt général

En 2017, Emmanuel Macron prédisait une baisse des dépenses publiques de 60 Mds dans son programme, écrit par le cabinet de conseil Mckinsey. Le déficit public pour 2017 s’établit à 59,3 milliards d’euros d’après les sources de l’INSEE, et on aurait pu être en excédent avec une telle stratégie. Aujourd’hui, il s’établit à 154,0 Milliards d’euros en 2023, toujours selon l’INSEE, sans prise en compte du dérapage de ce dernier à hauteur de 20 Mds. Ainsi, le déficit public s’est accru de plus en de 100 à 120 Mds en l’espace de 7 à 8 ans d’euros pour quels résultats socio-économiques ? Aucun.

Pendant ce temps précis, l’extrême-centre et l’extrême-droite s’acharnent à travers le “bloc pétainiste” à décrédibiliser de façon théâtrale la gauche sur la gestion des deniers publics. Nous sommes entrés dans l’ère d’un maccarthysme à la Française où les accusations se fondent sur un nivellement politique vers le bas. Pourtant, ce sont bien l’ensemble des écoles conservatrices qui s’avèrent responsables de la situation fiscale en France. Une idée pour la France se dégage, prouvant que plus une partie est conservatrice : plus le déficit public s’accroît et plus il devient durable.

Une hausse de la dépense publique

Les comptes publics témoignent en même temps d’une opération mathématique de base. Lorsque l’on augmente la dépense publique et on baisse les recettes publiques, la différence permet de créer un accroissement du déficit public. Nul besoin de sortir major des concours X/ENS.

Le mur de la dette publique

Ils se disent “bons gestionnaires” des “comptes publics”, mais lorsque nous regardons de plus près cet élément, il en ressort l’inverse. En effet, le mythe conservateur du “bon père de famille” s’est estompé. En effet, un mur de la dette s’est créé en raison de la hausse de la dépense publique et d’une baisse des recettes publiques.

Depuis leur arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ont jeté environ 60 milliards de recettes fiscales par la fenêtre” selon Alternatives Économiques. Cela se traduit par une hausse du déficit public et en raison d’un mur de plus d’une centaine de milliards d’ici quelques années en raison du service de la dette. Que faire ? Continuer à baisser les recettes publiques au nom d’un dogme rigide sur le fait de refuser la hausse des impôts ou à faire participer l’ensemble des personnes à l’effort public ?

Les illibéraux de tous les pays ont essayé cette stratégie d’aide aux entreprises et de baisse massive des recettes publiques par une croissance faible ou que la dette publique s’emballe. Je pense qu’il faille gérer d’une façon rigoureuse les comptes publics en essayant d’atteindre un équilibre budgétaire sauf des mesures contracycliques. Or, les mesures contracycliques ont été utilisées en période d’expansion de l’économie et en période de récession. De cette façon, l’équilibre budgétaire entre les deux cycles s’avère négatif. En période de récession, le déficit public doit être négatif, en période d’expansion, il doit être positif. Dans ces circonstances, la stratégie conservatrice a échoué et c’était prévisible.

Pourtant, face à un déficit de 160 Mds d’euros. Ce dernier sera encore plus élevé en 2027 et il faudra d’ici là réaliser une réduction du déficit de l’ordre de 120 à 130 Mds d’euros. La marche de manœuvre via l’austérité risque d’avoir des conséquences importantes, mais le mur a été créé par les conservateurs.

L’aide aux entreprises plombe les comptes publics

La Cour des comptes, dans un rapport, soulignait que l’ensemble des différentes aides se portait à 260,4 Mds d’euros, soit plus de 100 Mds d’euros du déficit, dont 200 Mds d’euros du budget de l’État. Contrairement, il n’existe aucun moyen de contrôle de connaître l’utilisation de ces fonds et souvent ne permettent pas de création de richesses supplémentaires. Pourtant, l’État sait très bien mettre en place un contrôle typique d’un cyber-harcèlement contre les chômeurs pour faire plaisir au patronat (alors qu’ils sont gavés sous le dos du contribuable). D’une part, plus les aides aux entreprises augmentent, plus la croissance devient faible dans sa globalité. De cette manière, il semble nécessaire de les remettre sur la table afin d’évaluer leur efficacité et d’avoir un regard sur ce dernier.

Une restructuration de la dette publique

Les comptes publics se retrouvent dans le rouge, mais dans les pays modernes, la dette publique dans une économie devient un élément central. À partir de ce moment précis, la restructuration de cette dernière devient plus que nécessaire.

Rembourser la dette publique via les classes aisées

Je pense qu’il faille rembourser la dette publique à un moment donné, mais la question se traduit par connaître les raisons pour lesquelles cette dernière a littéralement explosé. Or, elle est le résultat des différents cadeaux aux classes aisées et aux entreprises. De cette façon, si les cadeaux n’ont aucun effet de croissance et l’abaissent d’ailleurs depuis 2017. La démonstration faite permet de soutenir l’idée que les responsables de cette dernière doivent mettre la main à la poche.

Dans ce sens, le remboursement de la dette publique qui devient une obsession des conservateurs et des néolibéraux, mais ils ne pointent jamais les premiers responsables : une classe dominante. En effet, elle pense que les principaux responsables sont les chômeurs (et les personnes dans le halo du chômage) et les classes populaires en lien avec les aides sociales. Sous le fond d’une certaine oisiveté imaginée se pense que la fraude sociale pèse sur les budgets. Dans les faits, près de 70% de cette fraude provient des professionnels de santé et est liée à la fraude aux cotisations sociales des entreprises.

Dès lors, pour faire baisser la fraude fiscale et sociale, il semble nécessaire de s’attaquer aux classes aisées et aux entreprises qui sont responsables de ces deux fraudes. À partir de ce moment précis, il convient de sortir également de l’idée a priori que le fait de taxer et de mieux contrôler les plus aisés, ils vont partir ailleurs. Certains peuvent partir, mais ça reste minoritaire. Lorsque la “gauche sociale-libérale” prend le pouvoir en 2012, le déficit public baisse et la dette publique repasse sous les 3 %. Étonnant, non ?

Et après ?

La dette publique remboursable nécessite une politique rigoureuse dans la gestion des deniers publics. Or, chaque élément tente de n’accroître que les conséquences de la situation fiscale qui risquent de se retrouver sur deux schémas continus : la situation de la réunion de l’Allemagne et de la Troïka en Grèce (tout comme dans d’autres pays). Le redressement des comptes publics ne pourra se reproduire sur les mêmes erreurs qu’en 2008 – 2010. Les comptes publics peuvent se redresser, mais cela demande un effort sur les personnes qui ont eu des cadeaux fiscaux hors du commun.

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